En cette fin d’année scolaire, il est de coutume de dresser un bilan de l’année qui s’achève.
Au regard des multiples (dés)orientations gouvernementales, il faudrait transformer cet éditorial en dossier central pour réussir ne serait-ce qu’à les citer toutes.
Les derniers mois ont démontré l’opposition massive de la population à la réforme des retraites. Minoritaire dans la population mais aussi minoritaire à l’Assemblée nationale, le gouvernement s’est trouvé dans l’obligation de passer en force et d’en faire usage dans la rue pour mener à bien sa réforme. Il se trouve délégitimé, et s’il se satisfait d’une victoire à la Pyrrhus, nul doute que son avenir s’annonce difficile pour poursuivre ses projets de réformes visant à achever les services publics face à une contestation de plus en plus bruyante.
Pour les Assistant.e.s et Conseiller.e.s Techniques de Service Social, la situation ne s’est guère améliorée — et il s’agit là d’un euphémisme : la charge de travail continue de s’alourdir, les moyens restent à l’identique, les conditions de travail se dégradent, la rémunération décroche, et évidemment les candidatures pour pourvoir les postes vacants ne se bousculent pas !
L’épisode des statistiques, tout comme celui de la prime REP/REP+, illustrent bien le mépris affiché : ordre et contre-ordre en dernière minute, annonce d’une revalorisation financée par la baisse de rémunération de certain.e.s collègues.
Alors qu’après une année difficile, la torpeur de l’été commence à s’emparer de chacun.e, voilà que le Président de la République s’amuse à remettre une pièce dans la machine au sujet de l’Éducation Nationale, annonçant la nécessité de raccourcir les vacances d’été, s’appuyant sur des arguments complètement déconnectés du réel…
La réflexion semble avancer (ce qui n’est pas pour autant gage de pertinence) concernant l’avenir de la santé scolaire : les menaces de restructuration se précisent, et il faudra à coup sûr savoir se rassembler et résister ensemble pour éviter une médicalisation du service social en faveur des élèves !
Alors que cette revue est mise sous presse, l’assassinat du jeune Nahel par un policier provoque colère et révoltes.
Cette mort dramatique est le triste symptôme d’une dérive autoritaire des gouvernements successifs et d’un aveuglement complice à l’égard de violences policières teintées d’un racisme dont nier l’existence revient à l’avaliser.
Pointer la responsabilité des parents, comme le fait le gouvernement, c’est oublier cyniquement la déliquescence organisée du travail social. Faire société, construire du commun ne se décrète pas : c’est bien ce travail de lien quotidien pour lequel l’État s’est trop souvent départi de ses responsabilités qui le permet.
Après une année chargée, il est temps de prendre du temps pour soi.
Le SNUASFP FSU vous souhaite de belles vacances d’été et vous donne rendez-vous dès la rentrée pour continuer à nous rassembler, à défendre notre profession et des services publics d’intérêt général !
Brice CASTEL