À l’occasion de la Journée internationale du refus de la misère, le SNUASFP FSU rappelle que les assistant.e.s et conseiller.e.s techniques de service social de l’Éducation nationale sont en première ligne pour accompagner les élèves et leurs familles confronté·es à la précarité, aux ruptures et aux difficultés d’accès aux droits. Leur action quotidienne contribue à faire vivre le droit fondamental à l’éducation pour toutes et tous, en soutenant les parcours des enfants les plus vulnérables.
Pourtant, le projet de loi de finances 2026 envoie un signal inverse : la baisse de 1,35 million d’euros de l’enveloppe des fonds sociaux traduit un désengagement grandissant de l’État vis-à-vis des élèves les plus en difficulté. Dans un contexte d’inflation persistante, de hausse des dépenses contraintes des familles et de dégradation des conditions de vie, cette réduction budgétaire aura des conséquences directes : moins d’aides pour financer la demi-pension ou l’internat, accéder aux soins nécessaires pour apprendre, payer le transport scolaire ou simplement payer les fournitures ou les sorties scolaires pour poursuivre sa scolarité dans des conditions dignes.
Les personnels sociaux de l’Education nationale, maillon essentiel du service public d’éducation, constatent chaque jour les effets de ces arbitrages : des familles qui renoncent à des soins, des jeunes qui s’isolent et qui décrochent de leur scolarité, des situations d’urgence qui se multiplient. Cet énieme recul des moyens traduit une méconnaissance totale du terrain et met en péril l’ambition affichée de permettre la réussite de toutes et de tous.
Le SNUASFP FSU dénonce une politique qui, loin de combattre la misère, contribue à l’accélerer en fragilisant les dispositifs de solidarité. Le SNUASFP FSU réaffirme :
– l’urgence d’élargir l’accès aux bourses nationales par une révision des seuils d’accès et une revalorisation des montants versés ;
– la nécessité d’un renforcement massif des fonds sociaux afin de garantir l’égalité d’accès à l’école pour toutes et tous ;
– la mise en œuvre d’un plan pluriannuel de création de postes d’assistant·es de service social pour répondre aux besoins croissants ;
– la reconnaissance institutionnelle et budgétaire du service social scolaire comme acteur central des politiques de lutte contre la pauvreté et de protection de l’enfance.
Refuser la misère, c’est donner à chaque enfant les moyens réels de construire son avenir. Cela passe aussi par un service social fort, reconnu et doté des moyens nécessaires pour agir.
Le SNUASFP FSU appelle les parlementaires à revoir la copie du gouvernement : l’école ne peut être un rempart contre la pauvreté sans une politique ambitieuse de justice sociale et d’égalité.