Notre délégation SNUAS FP FSU a été reçue par Mr le Recteur et Mme Bellet secrétaire générale.
En préambule, nous avons d’abord fait remarquer que 4 reports d’audience était une situation inédite, dans un contexte où nos services sont invisibles. Le Recteur s’en est excusé en disant qu’il voulait être sûr de nous consacrer suffisamment de temps.
Délégation SNUAS-FP-FSU :
Dorothée Quertainmont (02), Guillemette Quiquempois( 80), Xavier Durand( 60), Catherine Happiette (SS Personnels), et Virginie Daudré CTB.
Nous avons rappelé les enjeux nationaux pour nos métiers :
- Nous sommes oubliés des revalorisations salariales et des créations de postes. Mr le recteur nous rappelle qu’une revalorisation de notre IFSE est actée est sera versée dès les payes d’août (+157€ nets mensuels pour les AS et +199€ pour les CT). Nous lui rappelons bien sûr que non seulement cette revalorisation n’est pas à la hauteur de nos attentes, et que nous voulons de l’indiciaire, pas de la prime en arguant de ce que l’indiciaire permet une rémunération qui inclut les cotisations sociales qui comptent pour le montant de la pension de retraite.
- Concernant l’avenir incertains de nos services, nous lui avons fait part de nos inquiétudes quant à la création éventuelle d’un service « médico -social » regroupant AS, infirmières, Psy EN et médecins, qu’il soit interne à l’Education Nationale ou décentralisé. Il nous a assuré de sa volonté de maintenir nos services à l’Education nationale, et de ne pas avoir eu de demande d’expérimentation en ce sens par les départements de l’académie (qu’il aurait refusée s’il avait été sollicité) ; il n’a pas plus d’informations que nous sur un éventuel transfert, et pas le sentiment que « ce soit un dossier qui prospère ». Pas de réponse au sujet d’un service « médico-social » interne à l’E N…
Nous en avons profité pour parler du plan santé mentale et de la fameuse fiche, pas arrivée dans tous les établissements, dans laquelle AS, infirmières et Psy EN sont interchangeables. Nous avons rappelé le vide sidéral nous concernant lors des différentes interventions du ministère et lors de l’allocution du ministre Attal. Nous avons insisté sur la colère de l’ensemble de nos services : nous sommes les oubliées et les invisibles. Nous voulons des salaires qui correspondent à nos responsabilités. Nous lui avons rappelé que nous étions nombreuses et nombreux à la manifestation Parisienne le 22 pour dénoncer le sort qui nous est fait.
Pour ce qui est de notre invisibilité au niveau local, nous lui avons fait remarquer que les AS n’apparaissent toujours pas dans l’application Colibri pour la demande de télétravail, alors que c’est un droit ouvert. La correction aurait dû être faite pour cette nouvelle campagne, mais elle a de nouveau été oubliée. En attendant l’année prochaine, les AS s’identifient encore comme CTSS dans Colibri. En terme d’invisibilité au niveau du rectorat, il nous a assuré du contraire, nous assurant bien connaitre nos fonctions puisqu’il a été chef d’établissement.
Présentation des services :
Nous avons présenté les SSFE des 3 départements, le SSP, CT et un Focus plus particulier sur le rôle et les missions (méconnues) des CT de bassin. Nous avons également abordé la situation des collègues du CROUS dont il a pu nous dire qu’il sait que les charges de travail sont exponentielles.
- SSFE : Nous avons rappelé le nombre d’ETP par département et les besoins en création de postes pour pouvoir couvrir tous les établissements du 2nd degré (12 postes pour le 02 et le 80, une dizaine pour le 60). La nécessité de postes de CT adjointes dans chaque département compte tenu de la charge de travail de plus en plus lourde en DSDEN, la création d’un poste de CT de bassin dans le 02, où seules 2 CT de bassin exercent et se partagent le département.
- Nous lui avons fait remarquer que nous étions particulièrement exposées à la souffrance au travail, au mal-être lié à la charge de travail et aux difficultés grandissante des publics que nous accompagnons ;
- Concernant les contractuelles : nous avons exposé la question de leur salaire et avons demandé un « lissage » avec la rémunération des collègues de Lille qui sont bien mieux rémunérées (fiches de paye anonymes à l’appui). La secrétaire générale évoque un pb « d’enveloppe » pour l’académie d’Amiens qui serait moins importante que celle de Lille. Un lissage ne parait donc pas possible mais le Recteur a dit vouloir étudier la possibilité néanmoins d’augmenter.
- Nous avons abordé l’absence de postes ouverts au concours dans notre académie, et ses conséquences. Alors qu’il y aura des postes vacants à la rentrée 2024/2025, des personnels contractuels ont obtenu leur concours dans d’autres académies.
- Nous avons souligné l’importance de voir créé un service social dans le 1er degré SANS redéploiement de poste. Le recteur a dit être convaincu de son importance
- CROUS : Nous avons dénoncé la lourde charge de travail des collègues qui accompagnent de plus en plus d’étudiants et étudiantes. Monsieur le Recteur nous a dit être informé de cette situation et y porter une attention particulière. Nous avons demandé le renfort des équipes.
- Service Social du personnel : Dans l’Académie, il a été redit que la charge d’agents par AS du personnel est de 6000, il faut ajouter à ce chiffre les retraités Education Nationale et les ayants droits. Ces chiffres sont 4 fois plus élevés que pour une AS du personnel au département, 3 fois plus qu’une AS du personnel à la Région. L’académie recrute chaque année davantage d’AESH, des agents à faible salaire qui sollicite énormément le service social du personnel pour un accompagnement global. Il a été évoqué l’accompagnement lourd des personnels en mal -être et congé longue maladie, congé longue durée où l’assistante sociale du personnel reste une des seules interlocutrices de l’Administration. La demande de la création d’un poste de psychologue clinicien pour l’Académie afin d’aider les équipes, sollicitée par nos services et aussi portée par les représentants syndicaux de la F3SCTD de la Somme, n’était pas connue au niveau Académique. Le service social du personnel a évoqué la détresse de certains enseignants du premier degré à enseigner à des enfants qui dorment dans la rue…Emotionnellement, certains sont épuisés. Il a été fait remarquer aussi l’augmentation des arrêts maladie chez les personnels sociaux cette année scolaire. Le traumatisme vicariant a été évoqué, le recteur semblait connaitre cette réalité des métiers des aidants. Cette usure professionnelle est particulière aux soignants, travailleurs sociaux. Cette fatigue compassionnelle montre qu’il est primordial pour un travailleur social de prendre soin régulièrement de lui pour durer dans ces professions d’aidants.
- Nous avons également exposé la souffrance au travail lié aux accompagnements exponentiels et
- Concernant la reconnaissance de notre catégorie A « moins » : Nous avons exposé notre situation qui ne nous permet pas de glisser sur un autre poste de cadre A dans l’institution et la non reconnaissance du niveau de licence pour les anciennes a été évoqué avec le recteur.
- On a insisté sur la colère et le nombre de manifestantes à Paris, le signe d’un mal-être et d’une souffrance dans la profession d’AS à l’Education Nationale.
- Conseillères techniques :
Tout d’abord, un focus a été fait sur les missions des CT de Bassin et leurs fonctions au quotidien en appuyant notamment sur le travail auprès du 1er degré mais aussi sur les formations dispensées, les portages de dossier, l’animation des bassins et l’ensemble du travail d’encadrement technique etc…
Nous avons insisté
– sur la charge de travail des CTD en tant que conseillère technique de l’institution et sur leur rôle de responsable de service en lien avec la nécessité d’avoir une CT adjointe afin de les alléger de certaines missions.
– sur la nécessité pour le 02 d’avoir une CT de Bassin supplémentaire pour pouvoir fonctionner avec 3 bassins (comparaison Somme/ Aisne)
– sur le versement du CIA puisque depuis deux ans les CTB ont reçu le même montant que les AS alors que dans les comptes rendus des Conseils Spéciaux Académiques (CSA) elles étaient bien au même niveau que les CTD. Il a fallu expliquer que toutes les CT passent toutes le même concours et qu’il s’agit ensuite d’un choix d’affectation (CTR, CTD, CTB) et que les CTB font partie du corps interministériel des CTSS. Le recteur pensait que les CTB étaient reliées au corps des AS. Cet échange a été pour le moins surprenant. Pour 2024, il a assuré que le montant du CIA serait corrigé.
– Sur le lissage de l’IFSE qui n’a pas été réalisé pour les CTB et D avec l’académie de Lille. Il a dit qu’il regarderait.
– Sur le décret de décembre 2022 qui prévoit la possibilité pour les CT de percevoir en partie une prime REP ou REP+ en lien avec les secteurs qu’elles couvrent notamment au niveau du 1er degré et le fait que les CTD ont effectué la demande en mai 2023 et qu’à ce jour aucune réponse du rectorat n’a été donnée. Le texte de loi, leur a été remis. Ils ont assuré devoir y regarder.