« De la colère et de l’injustice, voila ce que j’ai ressenti » nous confie une collègue à propos de la non
revalorisation des assistantes sociales intervenant dans l’enseignement supérieur. « Ah dans les
discours on reconnait notre place auprès du public étudiant mais nous voulons que cette
reconnaissance passe également par la reconnaissance pécuniaire ! » poursuit elle.
Surtout que coté conditions de travail, le constat est sans appel : c’est de pire en pire. « Nous passons
de plus en plus de temps dans les taches numériques avec des outils qui ne sont ni performants ni
fiables. Les pannes, les bugs sont à chaque fois une source de stress pour nous bien sûr, mais aussi
pour les étudiants que l’on accompagne ». Et justement pour ces étudiants la situation est « de plus
en plus compliquée avec un cumul de difficultés de tous ordres. La santé mentale par exemple est une
problématique de plus en plus prégnante et nous nous sentons parfois démunies au regard du peu de
moyen à notre disposition. (…) Tout ceci entraine une véritable perte de sens de notre métier et en ce
moment je me pose beaucoup de question sur ma place et mon avenir dans cette institution »
termine-t-elle dans un soupir
Ces mots, le SNUASFP FSU n’entend pas les laisser dans l’ombre et voir la situation de nos collègues
s’enliser à nouveau dans une espèce d’invisibilisation. Le mouvement du 22 mars doit profiter à
toutes et il est hors de question que certaines catégories restent sur le bord de la route. C’est
pourquoi nous avons une nouvelle fois interpellé par écrit la présidente du CNOUS ainsi que le
Président de France Universités pour leur faire prendre la mesure des enjeux. Dans un courrier en
date du 12 juin, le SNUASFP FSU a écrit « il n’est pas possible que les assistantes sociales intervenant
dans l’enseignement supérieur soient exclues. Et ce d’autant que les infirmières affectées dans les
services de santé des étudiants se sont vues, pour leur part, attribuer une augmentation de leur
rémunération de 49 points d’indice au 1er janvier 2024. Ces différentes décisions sont vécues comme
discriminatoire et suscitent un sentiment de déclassement et de non reconnaissance du travail
accompli. Par ailleurs cette situation rompt avec le principe d’égalité qui veut que les fonctionnaires
d’un même corps doivent être traités de manière égale dans tous les aspects et étapes de leur
carrière. (…) De plus en plus de collègues nous font part de leur épuisement professionnel et de leur
sentiment d’impuissance face à la charge de travail. De nouveaux écarts de salaire créeront sans nul
doute un désinvestissement voire un départ de nos collègues vers d’autres postes mieux rémunérés ce
qui évidemment entrainera une aggravation du climat de travail pour celles qui resteront. Tous les
moyens doivent être déployés pour enrayer cette spirale dans l’intérêt premier des étudiants en
difficultés (…) ».